Depuis la guerre du Vietnam, la question du syndrome de stress post-traumatique est centrale dans le débat public américain sur le « retour des troupes » et leur réinsertion dans la société civile. Les programmes d'accompagnement proposés par l'administration aux soldats de retour d'Irak ou d'Afghanistan mettent ceux-ci à l'écart, cantonnés dans la position passive de patients à soulager ou d'individus dérangés à encadrer. Cette communication, qui s'appuie sur une enquête ethnographique menée entre 2009 et 2013, montre au contraire que, pour les vétérans, les épreuves de l' « aller mieux » décrivent un cheminement vers des formes intimes d'accomplissement personnel (apaisement, satisfaction) mais aussi une venue à l'espace public (faire entendre une voix critique, s'engager de manière militante dans la communauté).