Le cancer en milieu familial algérien est appréhendé non seulement comme un fait social, mais également un “événement existentiel” qui va transformer la vie sociale et psychologique du malade, plus particulièrement les femmes, devenant des victimes dépendantes de leur nouvelle condition face aux dépistages et aux soins palliatifs parfois inaccessibles. En raison de sa double dimension sociologique et psychologique, le cancer traduit alors la rupture, non seulement avec soi-même, mais il pose la problématique de la durée de vie au sein de la famille algérienne qui impliquerait l'ensemble de ses membres dans la gestion temporelle des soins et d'assistance physique et psychologique. Dès lors, cette maladie chronique ou incurable nous révèle-t-elle les enjeux financiers et socioculturels à travers la mobilisation des membres de la famille musulmane face à un système de santé inégalitaire ?